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Photo du rédacteurLa Mémoire du Monde

Club lecture 8


Prochain rendez vous ce vendredi 3 Mars 2023.

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Malgré la violence du mistral, nous étions 13 vaillants à participer. Étaient présents à cette soirée : Didier, Claude, Christian, Daniel, Frédérique, Jacky, Josée, Ludovic, Marlies, Micaela, Michèle, Miguel, Nathalie.

1O livres nous ont été présentés.

( Animation : Miguel/ Compte rendu : Miguel/Michèle)

Didier : « Le chemin des Estives » de Charles Wright – Flammarion (et j’ai lu)

L’auteur est à l’époque novice Jésuite. Pendant ce temps d’apprentissage et de discernement de la vocation religieuse qui dure 2 ans, il a été invité à vivre avec un de ses compagnon, lui aussi novice l’expérience de devoir pendant 4 semaines entreprendre une longue pérégrination de quelques 700 km dans le centre de la France sans le moindre argent en poche.

Les 2 apprentis jésuites n’ont pu miser, pour vivre, que sur les rencontres généreuses qu'ils ont faites tout au long de leur périple (sans portable, sans carte de crédit, sans bagage…)

C'est une ode à la liberté, à la désertion, au dépouillement et à l’aventure spirituelle.

Didier a été conquis par ce livre qu’il a eu du mal a quitter tellement il a été pris par la richesse du récit de cette aventure riche en rencontres et surprises.

Claude : « Le royaume désuni » de Jonathan Coe – Gallimard

Nous suivons de 1945 à 2021, sur 3 générations, la famille Lamb originaire de Bournville, une petite localité proche de Birmingham, célèbre pour sa chocolaterie. Nous suivons l'évolution de cette famille, du bonheur d'être ensemble, aux ruptures successives, avec en filigrane l'évolution d'une société qui adopte presque sans s’en rendre compte de nouveaux modes de pensées, d'autres regards sur le couple, ou des habitudes différentes au quotidien.

Tout cela est raconté en traversant 7 événements marquants qui font communion et donnent le sentiment d'appartenir à une nation commune : La Seconde guerre mondiale et les discours de Churchill ; le 27 juin 53 le couronnement d’Élisabeth II ; l'investiture du Prince de Galles ; le mariage de Charles et Diana en 1981 ; la mort de Diana en 1997 ; le sacre de l'équipe anglaise à la coupe du monde le 30 juin 1966 ...

Jonathan Coe décrit avec finesse la société anglaise , les dialogues sont justes, l'humour britannique si caractéristique illumine le roman.

Nathalie : « Un an dans la forêt » de François Sureau – Gallimard

En 1938, Blaise Cendrars qui a Cinquante et un an est en mal d’inspiration et n’arrive plus à écrire. Il rejoint Elisabeth Prévost , rencontrée quelque temps avant dans la forêt des Ardennes où elle élève des chevaux. Auprès d’elle, il puise l’enthousiasme et se remet à l’œuvre. Ils forment le projet d’un tour du monde à la voile, s’organisent. Mais c’est la guerre : Cendrars la quitte presque sans un mot, pour s’engager à nouveau. Ils ne se reverront pas. Nul ne sait ce qu’il y a eu entre eux pendant cette année hors du temps, mais cette rencontre fugace, magique, fut importante pour tous deux. Dans des notes trouvées après sa disparition, Élisabeth Prévost écrit : « Blaise Cendrars est l’homme qui a le plus marqué mon cœur et mon esprit. »

Nathalie nous confie avoir été quelque peu déçue par cette lecture, car elle trouve que François Sureau mêle trop des considérations sur sa propre vie au détriment de Cendrars . Mais l'écriture simple reste belle.

Josée : « Oiseaux de passage » de Fernando Aramburu - Actes Sud

Ce sont les chroniques sur 365 jours d'un suicide annoncé consigné dans un journal ,du 1er août au 31 juillet de l'année suivante, par un professeur de philosophie sous le coup des vicissitudes quotidiennes . Ce diaire est le miroir de nos propres tourments et turpitudes. C'est aussi un prétexte pour nous livrer une fresque de l'Espagne contemporaine .

On a droit aux les yeux pétillants de sa chienne Pépa, aux bons mots cinglants de son ami Pattarsouille, au retour des martinets dans le ciel madrilène, à d'innombrables raisons de réenchanter sa vie. C'est à la fois nostalgique, plein d’humour décalé. Au final, envers et contre tout reste l'amour envers et contre tout, l'amitié, la liberté.

Un très grand roman.

Daniel : « Le quatuor d'Alexandrie » de Lawrence Durrel - Buchet Chastel

Roman choral qui prend la forme de quatre tomes qui ont été publiés entre 1957 et 1960 . Les quatre tomes constituent un seul et même roman qu'il est indispensable de lire intégralement pour apprécier toute la subtilité et l'ambition du projet littéraire. Ils relatent la même histoire racontée par des personnages différents ( Justine, Balthazar, Mountolive et Cléa)

et avec des perspectives différentes qui s’enrichissent mutuellement.

L'action se situe à Alexandrie, avant et pendant la Seconde guerre mondiale.

C'est une épopée majestueuse, opulente et sensorielle, captivante. Daniel nous a fait part de son enthousiasme pour ce livre qu’il a adoré.

Et malgré ces quatre versions qui se complètent , le fin mot de l'histoire que nous délivre Daniel est que malgré ces 4 regards « on ne connaît pas tout de la vérité ».

Marlies : « Mes désirs futiles » de Bernardo Zannoni - Edition de la Table ronde

Ce roman a été honoré par deux prix italiens.

Marlies a été attirée par le graphisme de la couverture (profil d'une fouine) et le titre.

C'est une fable philosophique , un brin mystique, pour adultes, conte initiatique ayant pour personnage principal , Archy, une fouine.

Des animaux qui vivent comme des animaux dans la forêt mais qui sont mis en scène , qui se comportent comme des humains, surtout quand ils s'agit de mettre en exergue leurs défauts (cruauté, vénalité, égoïsme...). À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, « Mes désirs futiles » mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.

C'est violent, curieux, surprenant, déconcertant parfois .

Christian : « Montedidio » de Erri De Luca - Gallimard

Un adolescent de treize ans qui habite et travaille dans un quartier populaire de Naples au début des années soixante raconte la misère, les épreuves de la vie . Mais l'amour , sous toutes ses formes, impulse, malgré tout l'envie et la joie de vivre.

Le jeune garçon deviendra jeune homme par l'entremise d'un boomerang que son père lui a offert qui sera un peu comme un objet lui permettant de franchir cette étape qu'est l'adolescence. Ce boomerang qu'il ne quitte pas est le symbole de ce passage de l'enfance à l'adolescence.

L'histoire est un mélange de tranches de vie, de fable, de moments oniriques mais aussi parfois sordides. Des chapitres courts qui rendent aisé cette lecture et impulsent le mouvement de la vie.

Erri De Luca nous livre ici encore une fois un grand roman.

Ludovic : « Inversion » de Ludovic Deblois - Édition des Offray

Ludovic Deblois est l'auteur de ce thriller d'anticipation. Début de la décennie 2040 : dans les rues de Shenzhen, deux chercheurs chinois s’enfuient d’un laboratoire sécurisé. À Bruxelles, un fonctionnaire européen investigue sur les algorithmes du réseau social Thot, soupçonné de manipuler les citoyens à leur insu. En Sicile, une journaliste française enquête sur le devenir de migrants disparus. À Amsterdam, un entrepreneur néerlandais déploie une intelligence artificielle pour libérer les Européens du joug de leur administration. Leur combat commun : défendre leur vision de la liberté. Face à eux, l’Agence européenne de sécurité et du renseignement intérieur mobilise ses forces pour les contrer.

L'intrigue, s'articule autour de personnages, confrontés à la gestion très cadrée des individus.

Ce roman cherche à montrer les limites et les dérives d'une société excessivement contrôlée par le numérique omniprésent En dessinant un futur possible et réaliste, Ludovic nous interroge sur la portée de nos choix présents.

Jacky : « Les Sources » de Marie -Hélène Lafon- Buchet-Chastel

Livre publié à la mort du père de l'autrice.

Un récit en trois parties , bref mais intense, tout en nuances :

Nous entrons, tour à tour, dans la tête de la mère, du père et de la fille . Une famille de paysans dans le Cantal, département qui n'est toujours pas à la pointe de la modernité, à la fin des années 6O. Une ferme isolée. Neurasthénie de la mère qui vit dans un climat d'humiliation de peur, vie à jamais saccagée, violence du père pas toujours larvée, traumatisme des enfants, souvenirs vivaces où tout est dit, avec une écriture acérée.

Cette autobiographie romancée met en exergue la condition féminine, les violences conjugales et familiales, les aléas et déclin du monde rural. « Sources » bien mieux que « Racines » pour Marie-Hélène Lafon, car l’espoir demeure et fait vivre. La racine reste en terre, la source s'écoule et ondule...

Micaela : « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre » de Ruta Sepetys Scripto -Gallimard

Lituanie - juin 1941 - juste avant que les Allemands n'envahissent les pays baltes . Les soviétique se livrent à une épuration planifiée par Staline : on arrête les écrivains, les artistes, les enseignants, les intellectuels, enfin, toute personne qui serait susceptible d’œuvrer contre le pouvoir central. C'est dans ce contexte que Lina, jeune lituanienne de 16 ans est condamnée à être déportée avec sa famille, eux aussi dans des wagons à bestiaux, 6 semaines de voyage infernal.

C'est un très beau roman qui rend compte des conditions effroyables de vie de tous ces déportés

dont Héléna, la mère de Lina grâce à son talent de dessinatrice et à ses crayons va témoigner. C'est un beau roman bouleversant, tout en émotion qui dénonce la tragédie de cette histoire qui reste insuffisamment connue.


à très bientôt pour de nouvelles annonces,

la prochaine lecture commune est Malicroix le 31 Mars !


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